Dans les règles du donnant-donnant, il y a la notion de justice... ou de justesse quand on cherche à arrondir les angles.
Alors on cherche le prix juste : la valeur qui se rapproche le plus de l'équilibre parfait entre ce que je donne et ce que l'autre me donne en échange. On cherche à équilibrer la balance au plus juste. Mais ce qu'on oublie, c'est que ce point où nous pensons "nous y retrouver", s'appelle du rapport de force. Nous n'entrons pas en relation mais en tension, et au mieux, les forces s'annulent. La partie est finie. Chacun chez soi, nullement enrichie, match nul. La loi de l'égalité sépare.
Dans les règles du donnant-recevant, il y a la notion de continuum.
Alors que l'on donne sans contrepartie, on s'attend naturellement à un
" enchaînement d'expériences qui correspondent aux attentes et tendances de notre espèce, dans un environnement de même logique que celui où sont nées ces attentes et tendances", selon le concept du continuum humain décrit par Jean Liedloff. Autrement dit, on s'attend à ce que la chaîne du don continue. Donner avec cette règle du jeu centre le focus sur l'intérêt de l'autre au profit du bien commun (dont je fais partie personnellement). Donner de bon cœur enrichit naturellement le cœur qui s'expanse: je récolte la joie du bonheur semé. J'ai fait un heureux qui fera un heureux qui fera un heureux… La réciprocité en cascade relie, réunit.
La réciprocité ce n'est pas l'égalité.
Et "juste" pour pimenter la partie : ne croyez vous pas qu'en cherchant à mettre un juste prix, en cherchant la valeur de notre offre, on déclare par là-même qu'on ne connaît pas notre valeur puisqu'il est nécessaire de la fixer ? Ou pire encore : qu'on en n'a pas, c'est pourquoi nous la fixons…
ALORS, ON CONTINUE À ÉTIQUETER NOS “VITRINES” OU ON FAIT LA PAIX AVEC NOTRE SOI ?